« Ce n'est pas toujours la même histoire » Encre sur cartonnette - © Paul Coudsi mars 2022

Energies fabuleuses dispersées au vent mauvais, polémiques crétines, guerres inusables contre nous-mêmes, triomphes mathématiques de sombres desseins tordus, effarants, absurdes, mortifères, pandémies de computations, supputations, et évaluations démentes, milliards d’yeux aveugles du déni de voir, frayeurs  incommensurables d’oser savoir, consciences apeurées de tout  apprentissage,  gouvernement d’une machine aveugle et fossile…  

La peur de savoir que les monstres sont là, ici, là-bas et en nous…

Nulle critique n’empoisonne l’esprit de l’homme, si elle est apportée par la conversation des faits, si elle est portée par leur parole tangible et leur clarté. Critiquer sans allégeance, l’autre et soi-même, en connaissance de cause, en voyant ce qui existe, est toujours ce qui permet d’y voir clair.

Interdire toute remise en cause, et la remplacer par de furieuses polémiques, où la pire mauvaise foi est de mise, savoir réduire l’adversaire à se taire, savoir le tuer, c’est l’arme des prodigues en horreurs à peine secrètes qui nous gouvernent. Instrumentaliser certaines valeurs et les rendre absolues, sacrées, momifiées, en détruire d’autres par le simple effet de la suffisance et du mépris, figer la vie et la rendre statue, empêcher les êtres d’observer et d’apprendre la ronde incessante des choses, le foisonnement de la vie, la folie permanente des hommes, tout cela ne fait que reproduire la danse interminable et sinistre des volontaires en ignorance sur l’air des bourreaux et des victimes.

Tout crime avéré est à dénoncer. Le passer sous le tapis, au nom d’autres crimes, au prétexte d’autres monstruosités, est un nouveau pas de cette danse mécanique et interminable où les bons font des méchants et les méchants sont encore plus méchants, ou deviennent à leur tour des innocents parmi les autres à détruire…

Sortir de cette ronde, arrêter de mettre nos convictions préfabriquées et télécommandées comme cache-sexes ou chevaux de Troie de nos désirs frustrés de meurtre… ne plus prendre fait et cause jusqu’à en trépasser pour des affaires tellement monotones qui ne nous concerne pas, ne plus défendre nos clochers, nos tours, nos cafards, nos houlettes, nos édiles et nos montreurs de marionnettes…

Pantins que nous sommes…

«  Vis à vis » Encre sur cahier Canson - © Paul Coudsi mars 2022

Publié par Paul