Vient ici se caser une petite série d’animations réalisées autour de la fabrication du jeu des Pimpouces, aventure qui dura du 1999 à 2011. Je vins certes à bout de ce jeu vidéo,  modulaire, original et créatif, en compagnie du fidèle Pierre Luscher. Douze années… Une paille…  Ce produit toutefois n’a jamais eu de vraie vie « commerciale » et, du fait même de sa réalité purement numérique, sa durée de vie fut très courte, malgré un temps de fabrication excessivement long. Douze années pour réaliser un beau jeu, bien apprécié par les enfants qui ont pu le manipuler, aimé par leurs parents, félicité par les prescripteurs pédagogiques, mais bien trop confiné au monde du PC familial et pas assez doté de capital, de supports sur consoles  et autres relais pour avoir une chance de se développer et de se diffuser.

 

 

La morale de l’histoire est qu’un dessin à l’encre que j’ai réalisé en 1976, sur un papier qui ne lui était pas destiné, a eu bien plus de chance de se conserver et de rester visible qu’un jeu vidéo devenu obsolète en moins d’années qu’il a fallu pour le fabriquer. Ce dessin était l’ébauche de la tête du personnage phare du jeu, le bien nommé Caboche. Quelques enfants, quelques adultes, ont gardé le souvenir des prouesses de Caboche Pimpouces, et de ses trois autres principaux compagnes et compagnons, Lili, Yoko et Malabar.

Cette obsolescence est d’ailleurs un peu similaire à celles des films réalisés entre 1980 et 2000 en vidéo analogique, si souvent impossibles à visionner si on n’a pas la chance de pouvoir les faire numériser. Mais c’est aussi le cas des copies 35 mm des films des années 80-90. Ainsi, toutes ces images animées qui nécessitent une technologie chimique, électronique, numérique et qui demande une énergie électrique pour être vues, sont promises à l’obsolescence… pas toujours programmée.

Dans le même registre, ce que ce site web vous propose parmi tant d’autres, les textes, illustrations et vidéos qu’il présente…  sont aussi promis à évaporation, disparition… Dépêchons nous de faire des choses volatiles, rien ne dure comme une statue de pierre, une pyramide, un temple grec ou chinois, etc., etc.… je me suis remis à l’encre, à la peinture, au papier…  et au bois ! Mais trêve de considérations pataphysiques…

En attendant de voir toutes ses années de passions créatrices se volatiliser dans le grand tourbillon de l’existence, et de l’inexistence, voici donc un montage de plusieurs animations réalisées autour de ce jeu devenu invisible, ou presque, images qui restent parmi toutes celles qui furent construites pour tenter à l’époque de promouvoir ce produit que j’avais voulu commercial, sans aucune logistique commerciale… Le jeu fut certes achevé et bien achevé, en compagnie de l’ami Pierre Luscher, mais, voilà une chose qu’on apprend aux écoles de chef d’entreprise, et qu’on ne veut pas croire, le fait qu’un produit, pour être vendu, quel qu’il soit, demande un  investissement financier au moins deux fois plus important pour sa diffusion que pour sa fabrication.

Les Pimpouces furent fabriqués. Ils ne furent pas commercialisés…

 

 

Les petits personnages de ce jeu modulaire, tous en 3d, que le joueur de 6 à 99 ans pouvait assembler à sa guise en mélangeant têtes, jambes, roues, ailes, bras, pattes, corps divers, en toute liberté, pouvaient être transportés ensuite dans des univers complètement ouverts, à explorer, plein de surprises. Pour la petite histoire, 26 ans plus tôt, la tête de « Caboche », le héros principal du jeu, avait été dessinée sur un bout de papier en tête de l’Assemblée Nationale, à l’époque où j’étais journaliste. C’est ce bout de papier que j’ai toujours, avec tous les dessins qui furent ensuite posés sur des feuilles plus grandes. En ce qui concerne ce petit croquis fait en pleine canicule de l’été 1976, sous la coupole de la chambre des députés réservée à la presse, je m’ennuyais à l’époque à suivre les guéguerres impitoyables d’un futur président de la République contre un président de la République en poste qui n’allait pas rester plus de quatre ensuite à son bureau de l’Elysée… A vous de deviner… Certes, ce qui précède à première vue n’a aucun rapport avec les Pimpouces. Mais les voies de l’imagination et des réalisations sont obscures et imprévisibles… Et bien heureusement.

 

Je place ici ces bien courtes séries d’images animées, pour évoquer donc cette bien longue aventure, mais aussi d’abord pour mettre en valeur mon activité parallèle de graphiste et d’animateur de l’époque.

Pierre Luscher et moi-même avons donc développé ce jeu des Pimpouces sur ordinateur PC entre 1999 et 2011. Le jeu des Pimpouces, pour les enfants de 6 à 11 ans (avec une permission jusqu’à 99 ans)  qui peut se jouer sur un PC à une ou deux personnes sur un même poste, par l’intermédiaire du clavier et de la souris mais aussi d’une manette ou d’un joystick. Jeu modulaire tout en 3D,  il permet au joueur de créer ses propres personnages à partir de pièces préfabriquées puis de les transporter dans des univers extraordinaires ouverts plein de surprises enjeux et de découvertes à faire : un grand jardin avec une roue de la chance, un flipper géant, un  monde des collines avec une piste de course, des espaces mystérieux, sachant que chaque univers cache des tunnels, des grottes, des recoins secrets, des ascenseurs, des villages à construire, etc. …. Dans tous ces univers, le joueur peut attraper des curieuses boules récalcitrantes, « les bopuls » qui lui serviront à marquer des points. Le joueur se déplace avec son ou ses personnages et rencontre des bonus, des obstacles, des objets, des êtres amicaux, hostiles, taquins, extraordinaires, magiques, qui peuplent les différents univers. Il peut se mettre à voler changer l’heure, faire surgir un brouillard, la nuit… Le joueur peut aussi se battre gentiment en noircissant son adversaire, en le découpant en rondelle ou en le peinturlurant, mais à ses risques et périls car toute attaque entraine une réaction de la personne visée. Sachant toutefois que les bobos ne sont pas graves et se guérissent en quelques secondes. Le jeu des Pimpouces offre en plus de cet ensemble de mondes et de personnages, des devinettes et des coloriages, des animations, le tout  à jouer de manière légère et où l’imagination est reine.

Ces  séquences et animations 3D évoquent les personnages, ambiances décors et univers du jeu des Pimpouces. Les sons et musiques de la vidéo sont issus du jeu et ont été créés par Florence Michon et Henri Estalle.

Salué par les prescripteurs et les pédagogues, comme créatif et structurant, le jeu des Pimpouces a reçu à l’époque deux prix nationaux pour l’innovation et la recherche. Il n’a pu être commercialisé faute d’avoir pu être adapté à des supports planétaires comme les consoles, tablettes ou Smartphones. Mais il pourrait toujours être transposé sur une ou plusieurs de ces différentes plateformes… qui le rendrait commercialement accessible. C’est peut-être aujourd’hui à un développeur, éditeur, diffuseur de l’adapter aux développements actuels et de reprendre le flambeau… Et faire la nique à l’obsolescence numérique et à l’oubli

Sait-on jamais….

© Paul Coudsi 1976 – 2022

 

Publié par Paul