En 1983, j’ai réalisé une série d’illustrations pour le magasine vidéo « Transversal », diffusé au Centre Georges Pompidou (musée national d’art moderne, Paris). Ce magazine traitait d’actualités culturelles régionales de l’époque. Les illustrations ont été créées en 1983 entre le printemps et l’été 1983. Pierre Lobstein, vidéaste, dirigeait la réalisation de ce magazine.

J’ai travaillé pour cette série sur celluloïd (tri acétate transparent), en utilisant une technique du dessin animé : encre de chine sur le recto, gouache vinyl sur le verso.

 

“Jouez le théâtre » – © Paul Coudsi 1983

Un an plus tôt, j’avais terminé mon premier film d’animation en 35 mm couleur (« Nuit »), et il me restait un stock de « cellulos » et de gouaches. Au début du printemps 1983, à cause notamment de la modélisation de l’actrice Anémone en 3D, je m’étais aussi mis à crayonner en m’aidant d’un agrandisseur photo ; je me servais déjà beaucoup de cet outil pour tirer des photos, et, à force de passer de longues heures dans la chambre noire, j’avais envie de dessiner dans le noir, au crayon, sur une feuille de papier blanche placée sur la planche de l’agrandisseur, à la place du papier photo, sous la projection lumineuse des négatifs.

 

“Théâtre et moyen age” – © Paul Coudsi 1983

 

Je me mis alors à dessiner en jouant entre le blanc projeté du négatif qui représentait le noir, le noir qui signifiait le blanc, et les gris plus ou moins lumineux ou obscurs de chaque photo négative. Parfois je traçais logiquement des zones sombres à la place des espaces blancs, parfois je crayonnais des noirs sur les masses sombres. Selon mon humeur, je respectais ou inversais les valeurs lumineuses de la photo négative.

Plus tard, en plein jour et avec beaucoup de liberté, je reportais à l’encre noire, sur un celluloïd le dessin autrefois crayonné dans la chambre noire… Ensuite j’apportais les couleurs sur le verso du celluloïd, sans forcément me préoccuper de réalisme chromatique. Toute cette série d’illustrations m’apporta un grand plaisir.

J’allais utiliser encore cette technique pour le film « Tintin à Montpellier », entre 1983 et 1984, mais également pour quelques tableaux réalisés à la même époque. Puis je suis revenu plus d’une fois, et reviens encore, aujourd’hui, à cette technique.

Paul Coudsi, le vendredi 28 mai 2021

 

loupe

 

Publié par Paul