« Un ogre ordinateur programmé par un Petit Poucet informaticien et artiste :
intéressante perspective pour un pilote de l'imaginaire ! »,

René Laloux, Réalisateur de films d’animation (La Planète sauvage, les Maîtres du temps, etc.)

 

 

Voilà un petit réveil qui ne veut pas prendre des baffes le matin, mais qui ne peut s’empêcher de sonner. J’ai réalisé ce film à Joinville le Pont en 1990, avec l’appui technique de Daniel Borenstein et la coordination d’Hubert Fourneaux comme opérateur synthèse… Le dormeur, sa chambre, son lit et sa table de nuit furent tourné sur un  plateau de Joinville-le-pont avec le Motion control d’Excalibur, sous la houlette d’Alain Leroy. Alain m’avait sollicité pour réaliser un film qui puisse mettre en valeur les possibilités de coordination parfaite des mouvements caméra sur un plateau, en exacte adéquation avec une séquence animée en 3D sur un ordinateur, grâce à l’usage d’un nouveau bras articulé interactif de haute précision…. Je proposais l’idée d’un réveil récalcitrant. Le personnage et le scénario furent adoptés par Excalibur et Eurocitel. 

 

 

Je commençais alors par façonner en pâte à modeler puis par dessiner et story-boarder ce petit réveil. Je dessinais les scènes du film « réel » et nous commençâmes par le tournage du dormeur dans sa chambre, de sa table de nuit et du mouvement à la poursuite du réveil.  Je m’occupais ensuite de modéliser et d’animer le réveil sur l’ordinateur, en fonction des déplacements et cadres dont Hubert Fourneaux me fournissait les références et côtes très précises. J’utilisais le même type d’ordinateur silicon graphics que ceux utilisés pour le « Stylo » et « Ariane »,  toujours sous licence Explore TDI. L’ordinateur appartenant à la société Eutocitel était doté de la toute dernière version du logiciel « Sketch ». Daniel Borenstein l’avait développée spécialement pour le « Réveil » en s’appuyant sur les réussites du « Stylo » et d’ « Ariane et le Minotaure », les années précédentes. Eurocitel apporta également son savoir faire dans l’incrustation des images numériques du « réveil », avec une parfaite illusion optique, sur la pellicule 35 mm, grâce à la truca et l’art de Christian Angé et Djibril Kane. 

 

Avec le recul, je trouve ce film plus réussi que « Stylo ». Même s’il fut bien moins primé que Stylo – mais primé quand même. Ce film permit à Excalibur et à Alain Leroy son directeur de conforter leurs ambitions de « truqueurs » cinématographiques et numériques sur plateau, sur le marché du cinéma français… Ce fut du très beau travail. J’ai un faible pour ce petit film. Il faut noter que comme pour le précédent, j’ai pu avoir, grâce à l’ami Hubert Fourneaux, une première belle copie 4 k numérique de ce film. Qu’il en soit vivement remercié ! Ensuite une nouvelle numérisation s'est faite grâce à Jean-Baptiste Garnero des archives du CNC et grâce au travail historique de Pierre Hénon. Grâce a ces deux personnes le film a pu connaitre de nouvelles diffusions dans plusieurs lieux et festivals, dont Annecy, en 2022

 

Publié par Paul